Le 17 novembre : Tapez là où ça leur fera mal !

Face à la hausse des prix du carburant, un mouvement spontané de colère s'est développé. Les classes populaires et moyennes sont attaquées une fois de plus au portefeuille et ont encore plus de mal à boucler les fins de mois. Il n'a pas fallu bien longtemps pour que les populistes de tout poil en fassent leur beurre. De surenchères en surenchères, l'extrême-droite et la droite extrême cherchent à tout prix à récupérer ce mouvement.

Toutefois, chacun d'entre nous doit prendre conscience que cette hausse du carburant n'est qu'un élément parmi d'autres qui nous montre que notre mode de vie est condamné à disparaître. La cause du mal n'est jamais nommée réellement, le responsable c'est le capitalisme. Depuis le Capital (de Karl Marx), on savait le capitalisme suicidaire, mais là il a allumé le gaz et va faire sauter tout l'immeuble, et nous avec.

Les capitalistes ont mis en place dans les pays "riches" une société de consommation à outrance où l'individu·e n'existe et n'a de sens que dans ce qu'il possède (voiture, télévision, le dernier Apple coûte un SMIC mensuel !, etc.). Nous savons que ce mode de vie est en train de détruire la planète sur-laquelle on vit, car il n'y aura jamais assez de ressources et le pétrole va être de plus en plus rare (comme l'explique par exemple Jean-Marc Jancovici et Pablo Servigne) donc de plus en plus cher ! Et à qui profite tout ça ? Et bien vous le savez ! Aux capitalistes, ces 1% qui possèdent autant de richesse que les 99% d'autres. L'homme le plus riche de France gagne en une heure ce que nous mettons un an à gagner ! Mais Marianne a titré (le 6 mars 2018) "En 2017, Bernard Arnault a gagné presque 3 millions d'euros… par heure" (et son patrimoine professionnel équivaudrait à environ 2,6 millions d'années de SMIC brut d'après l'article "Les dix plus grandes fortunes de France" de l'Observatoire des inégalités datant du 30 janvier 2018). Les 56 personnes les plus riches du monde possèdent autant de richesses que les 3.5 milliards d'habitant·e·s les plus pauvres. D'après un article de Oxfam International du 16 janvier 2017, huit hommes possèdent autant que la moitié de la population mondiale, encore pire !

Et pour fabriquer tout ça, les capitalistes exploitent les peuples des pays pauvres pour continuer à s'enrichir. Ils sont loin de nos regards, mais nous ne pouvons consommer que s'ils sont exploités ! À chaque fois qu'est acheté un ordinateur de poche à écran tactile avec fonction téléphone (plus couramment appelé "smartphone" en dépit du bon sens puisqu'un ordinateur est stupide), c'est un·e enfant du Nord Kivu (Congo) qui est mis·e en esclavage. Les capitalistes ont mis en place de longue date l'obsolescence programmée, car leurs profits s'effondreront si l'on ne consomme plus !

Face à la dégradation de nos environnements, à la disparition des espèces animales, aux inégalités sociales, à la situation les migrant·e·s, des luttes et des combats naissent chaque jour partout dans le monde et ils ont le même ennemi : le capitalisme comme modèle d'organisation sociale. Face à ces contestations toujours plus nombreuses, les capitalistes et les gouvernements serrent la vis, criminalisent les mouvements sociaux, frappent et tuent ! Les capitalistes et les gouvernants tentent de détruire chaque jour un peu plus toutes les solidarités et les protections sociales. Le projet des capitalistes est celui-ci : tout pomper jusqu'à la dernière goutte, jusqu'à la dernière ressource, jusqu'aux derniers dollars, frapper sur les têtes qui se relèveraient et après eux, le déluge…

Si l'on souhaite sauver ce qui peut l'être et permettre à nos enfants et petits enfants de vivre tout simplement, nous devons changer radicalement de mode de vie et détruire le modèle capitaliste. Nous revendiquons : une société solidaire, sociale et libertaire Une société basée sur une production coopérative, on produit ce dont nous avons besoin, avec une éducation émancipatrice (potentiellement sans école comme l'a par exemple proposé Ivan Illich), des transports en communs pour tou·te·s grâce à un service public de qualité, un système de santé efficace pour tou·te·s. Une société où l'on pourrait travailler et consommer là où on vivrait. Une société où personne ne pourrait avoir le superflu tant que tout le monde n'aurai pas le nécessaire.

Pour le 17 novembre (et en fait toute l'année), plutôt que de cramer de l'essence et du pneu pour bloquer une route nous invitons à « taper » là où ça leur fera mal : dans le portefeuille des capitalistes, le 17 novembre boycottez les commerces, refusez de prendre votre véhicule à moteur et faites leur perdre de l'argent ! Virez les populistes de vos actions et créons collectivement un mouvement social plus large avec la construction d'une grève générale nationale (voire mieux européenne ou même internationale) et illimitée.

Après le 17 novembre ? Rendez-vous dans la rue le 23 novembre pour une marche pour le climat et contre la société de consommation, contre le Black Friday !