Des pleurs inconséquents de L'Obs sur la COP24

Le réchauffement climatique, en voila un sujet important. Comme il se doit, il a donc droit à des conférences. La COP24 en fait partie et est aussi connu sous l'appellation de conférence de Katowice de 2018 sur le climat. Son pays est donc la Pologne. Pour remettre dans le contexte, il y a eu la COP22 en 2016 au Maroc puis la COP23 en 2017 au Fidji, qui n'ont été que de vagues suites de la COP21, qui elle s'est déroulée en 2015 à Paris et a accouché d'un accord non contraignant.

Le journal "L'Obs" s'est saisi du sujet. C'est ainsi que fut publié COP24 : mais pourquoi tout le monde a l'air de s'en foutre ?. Ce cours article date du 2 décembre 2018 et a été écrit par Arnaud Gonzague. Comme le suggère le titre, c'est une pleurnicherie. Le chapô (c'est-à-dire le texte du début pour accrocher) donne d'ailleurs bien le ton : il y a un manque d'intérêt et ce serait un sérieux problème. Il a un petit hic : ça pleure sans se remettre en cause, alors qu'il y a pourtant de quoi.

J'ai consulté l'article en janvier 2019. À droite de l'article, j'ai pu voir une publicité pour un voyage en Espagne et 4 autres pour des voitures. Après l'article, il y avait encore des publicités visant à faire sur-consommer. L'Obs s'en fout donc aussi, car il fait la promotion du consumérisme, y compris quand il en déplore une conséquence. Au fait qui ce journal a t'il défendu pour la présidentielle de 2017 ? Ça a été Emmanuel Macron, le spasme du système, et ce jusqu'à l'obsession. Avant son élection, il ne faisait aucun doute que ce personnage était un capitaliste productiviste, qui de plus était un fervant défenseur du libre-échangisme. Pourtant il n'est pas ardu de comprendre que la folie de la concurrence capitaliste exacerbée mène quasiment nécessairement à l'abaissement des normes environnementales. Mais on peut aussi aller plus loin dans la réflexion et le rien à foutre de ce journal et de nombre de semblables : on peut pour cela lire l'article Appels sans suite : le climat de Frédéric Lordon (qui fut publié le 12 octobre 2018 sur son blog "La pompe à phynance" hébergé par "Le Monde diplomatique").

Après avoir constaté que les pays occidentaux (autre manière de l'époque pour désigner grosso-modo les pays les plus capitalistiquement développés) s'en foutaient en pratique (France comprise), il convenait de taper sur des méchants. C'est qu'en effet les choses ont changé depuis 2015. Il y a eu l'élection de Donald Trump en 2017 comme président des États-Unis d'Amérique du Nord (car il y a aussi les États-Unis mexicains dont le nom court est Mexique et qui sont eux aussi en Amérique du Nord mais plus bas) et le potentiel danger Jair Bolsonaro qui sera effectivement élu président du Brésil en 2019. Depuis que Barack Obama n'est plus président, il serait devenu plus ardu de combattre la contagion du je m'en fous du climat, pour une raison que l'article n'explique pas. En quoi le rien à foutre s'est il répandu ? Ce même journal ne vient il pas de constater que les autres pays s'en contre-fichent en pratique ? Si, il vient de le faire ! Mais alors, il suffit de beaux discours sans suite pour le satisfaire ? Et on reboucle là sur l'analyse de Frédéric Lordon sur les appels sans suite. Si l'on voulait une vue critique, argumentée et centrée sur les médias dominants, on signale que Jean-Baptiste Comby a fait du très bon travail et que les éditions Raisons d'agir l'ont publié en 2015.