Sur le déremboursement de l'homéopathie

L'homéopathie pourrait ne plus être remboursée. Cela gène certaines personnes, et pas que celles qui en font commerce, mais c'est en fait logique puisqu'il faut bien des clients (ou au moins une entité qui imposerait la consommation). On peut citer quelques exemples :

Il est vrai qu'il y a parfois des conflits d'intérêts entre l'État et l'industrie pharmaceutique, mais cette critique n'est en rien un argument valable en faveur de l'homéopathie contre le lobbyisme de l'industrie, car l'industrie homéopathique fait parti de l'industrie pharmaceutique. Pour ce qui est de la chimicité des médicaments, supposée par avance mauvaise ou au moins douteuse par certaines personnes, il n'existe à ma connaissance pas d'homéopathie qui ne sorte d'un laboratoire, donc la naturalité de l'homéopathie est au mieux vaseuse. Les médicaments ont des effets secondaires, presque toujours, mais c'est le cas de toute substance que l'on met dans le corps, et ce n'est pas étonnant qu'ils puissent être d'un niveau similaire de puissance à ce pour quoi ils sont censés soigner, ce qui n'empêche nullement de faire une critique du sur-usage de la médicine (à ce sujet on peut lire par exemple "Surmédicalisation. Surdiagnostics et surtraitements. Sobriété écologique" de Lanja Andriantsehenoharinala qui est disponible dans le livre "La Sécurité sociale une institution pour l'écologie ?" chez Atelier de Création Libertaire), voire une critique du système médical lui-même tel qu'il existe actuellement (comme l'a par exemple fait Ivan Illich dans le livre "Némésis médicale : l'expropriation de la santé" et dans un article de mars 1999 du Monde diplomatique nommé "L'obsession de la santé parfaite"). En ce qui concerne la liberté thérapeutique, elle n'est nullement remise en cause, puisqu'il n'est pas question d'interdire l'homéopathie mais juste d'arrêter de collectivement rembourser, ce qui défavorisera cependant celles et ceux ayant le moins de moyens et voulant se soigner avec ce procédé s'il a la moindre efficacité au-delà de l'effet placebo. L'écoute des malades est quelque chose de pertinent, car il y a indéniablement un aspect physichique (et l'efficacité du placebo en est une démonstration connue), cependant défendre l'écoute n'implique nullement de défendre l'homéopathie, car on peut écouter et prescrire autre chose ou rien. Mais avec tout cela, il ne faudrait tout de même pas oublier qu'il vaut mieux prévenir que guérir, et qu'il faut donc mieux faire en sorte que les individus soient dans un environnement qui soit bon pour leur santé au jour le jour et pas dans un environnement hostile à leur santé qui rafistolerait avec de la médecine.

Mais si on en revient à l'homéopathie il faut se questionner sur son efficacité. Là-dessus il est vraisemblablement que c'est du pur placebo (qui enrichit l'industrie pharmaceutique et les profits des capitalistes) :