Masque, encore et que ça

Covid-19 : "Un nombre croissant de personnes avec un test positif refusent de se mettre en quatorzaine !" Voila ce qu'a titré Sciences et Avenir pour un de ses articles, publié le 21 juillet 2020, écrit par Nicolas Gutierrez C. et avec l'intervention de Sophie Bauer. D'après lui, le Covid-19 (causée par le SARS-CoV-2, coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère) reprendrait pas mal de vigueur en France. Que prône l'article pour lutter contre ? Les gestes barrières, mais surtout le masque, et puis voila, c'est tout.

Plutôt que de ne jurer que par des masques (notez le "que", qui est décisif), ne serait t'il pas enfin temps de s'attaquer aux causes ? Il y aurait par exemple entre autres : la destruction des écosystèmes (qui font barrière), les transports à tout va (pour les marchandises mais aussi les humains) la concentration urbaine (qui favorisent la transmission), et ce qui favorise notamment tout ça. À ce sujet, on propose de lire "Écologie ou barbarie" (par l'Union Communiste Libertaire, le 24 juin 2020) et "Contre les pandémies, l'écologie" (par Sonia Shah, pour Le Monde diplomatique, en mars 2020).

Pour le maintenant, il faut à court-terme ne pas s'attaquer qu'aux causes structurelles, car elles sont malheureusement longues à changer, mais c'est néanmoins nécessaire et il faut commencer au plus tôt. Pour satisfaire cette exigence du que faire maintenant qui soit directement efficace, on pourrait envisager de faire fermer les lieux les plus propices à la diffusion et tout à fait dispensables : aéroports, musées, lieux pour faire la fête, cinémas, salles de théâtre, hôtels, restaurants, bars, zones vendant (magasin entier ou sous-partie dédiée à ça) des cosmétiques et d'autres futilités, etc. En accord avec les objectifs de long-terme, il ne faudrait pas inciter à l'informatisation (source énorme de pollution et tout à fait dispensable), donc entre autres laisser ouvert les bibliothèques et librairies, qui pourraient juste à l'entrée proposer un ou plusieurs catalogues (potentiellement avec un mécanisme de consigne) et permettre d'obtenir de quoi lire en demandant les références du catalogue (donc éliminant le déplacement dedans des personnes non-employées et réduisant en conséquence drastiquement les risques sans toucher à l'essence du service). Mais en fait, le principe du magasin sans client·e dedans, avec catalogue(s) et potentielle consigne, pourrait être appliqué à bien plus de lieux de consommation. Pour ce qui est de la publicité, personne n'oublie de se procurer l'indispensable (à part certaines personnes malades évidemment), donc elle est pour le moins dispensable et incite à la consommation donc aux déplacements (à minima des personnes livreuses, et aussi de celles clientes, à part dans le cas de la livraison à la maison, mais c'est très favorable à l'informatique et à la pollution qu'elle occasionne). En conséquence, la publicité commerciale devrait être bannie, ce qui aura de bonnes vertueux écologiques et aussi sur la dépendance des médias (car les trop dépendants de sources lucratives, à ne pas trop embêter dans leurs contenus, seront dans une sale situation).

C'est plus simple à contrôler que les masques (des locaux avec pignons sur rue contre toute la population pour le port du masque), et ça ne suppose pas plus de production de masques (qui pourrait être insuffisante dans un premier temps), ainsi que bien écologiquement. De plus, il faudrait se pencher sur l'utilité du masque en cas réel (les gens n'utilisent qu'une fois un renouvelable ? lavent t'ils suffisamment et correctement les ré-utilisables ? à quel point c'est moins efficace dans les cas "hors limites" ? etc.). Le masque peut être bien utile, mais c'est une solution qui devrait être de court-terme (donc pertinente, mais pour cette horizon seulement), et il ne faut probablement pas prendre en compte son efficacité théorique (considérant que les modalités d'usage sont respectées) mais celle concrète (c'est-à-dire en conditions réelles, avec tous les manquements qui semblent pour le moins incontrôlables).