Le 29 septembre ne suffira pas

En pleine crise, le patronat et son gouvernement continuent leur politique capitaliste. Les profits s'accumulent sans frein, le covid est en libre circulation, et le quinquennat s'annonce nettement anti-social et écocidaire.

La maigre digue que nous avons en cas de non-emploi se verra probablement attaquée prochainement de nouveau. En mars 2022, dans sa campagne de ré-élection, le président annonçait notamment vouloir conditionner le RSA à 15-20h de travail sans les droits salariaux classiques et évidemment sous-payés. Si ce genre de mesure passait, cela minerait la vie des RSAistes, mais aussi des autres, car cela concurrencerait les conquêtes salariales dans les métiers les moins qualifiés et conduirait à un nivellement par le bas. Ce serait donc une attaque générale contre le prolétariat pauvre et celleux qui pourraient le rejoindre.

De par l'automatisation, qui tend maintenant à s'attaquer aussi à des métiers intellectuels, et le bouleversement écologique, qui peut chambouler profondément n'importe quel secteur, il serait illusoire de penser pouvoir y échapper avec certitude, même pour les prolétaires bien lotis pour le moment. Et la crise écologique, due aux effets de la pollution et à une raréfaction de l'accès aux ressources matérielles, s'occupe, aussi y compris hors de la production, de dégrader notre quotidien.

Là-dessus aussi, le projet est clair : vive avec. On en a d'ailleurs une pré-image avec le covid : on sait comment s'attaquer au problème, mais le pouvoir fait juste mine de s'y intéresser et matraque notre soi-disant responsabilité individuelle. Donner une information claire et stable sur la pandémie, investir pour être en capacité de distribuer des vaccins à tou·te·s, aérer et imposer le masque FFP2 en milieu clos, est pourtant bien moins impactant que relever le défi écologique et serait temporaire.

Pour y faire face et inverser la tendance, notre seule échappatoire est la lutte et l'entraide de classe, ainsi que la construction d'un rapport de force. Seuls un renouveau de l'auto-organisation syndicale et une grève générale seraient à la hauteur.

Une unique journée de grève ne sera pas suffisante pour ne serait-ce que se défendre. À défaut de mieux en l'état, il est toutefois peut-être utile de faire grève ce jeudi 29 septembre 2022 pour se joindre à l'appel intersyndical national et interprofessionnel, qui sera fort probablement à un aveu de faiblesse au vue de sa non-préparation et de la faiblesse plus générale des équipes syndicales quand déjà elles existent.