Face à la fascisation : l'autonomie et la lutte

Le capitalisme est en crise. Ses contradictions internes, qui sont sociales, ainsi que ses contradictions externes, qui sont écologiques, l'accablent de plus en plus. Et cela ne va que s'accentuer. 2 grandes voies de résolutions sont possibles : changement social progressiste ou fascisme.

Un simple progrès social d'ampleur, un alter-capitalisme de gauche, réduirait la puissance du Capital. Une révolution sociale l'anéantirait. Il sera prêt à tout pour empêcher sa mort et ne se résoudra éventuellement à régresser que s'il craint d'y passer.

Reste sa voie "naturelle" : le fascisme. Soit la sauvegarde intégrale de ses intérêts, au léger prix de se débarrasser du "libéralisme politique", qui lui est plus sympathique que fondamental et qu'il a toujours été prêt à envoyer à la poubelle en temps de crise. Dernier exemple notable en date : le Chili de Salvador Allende (1970-1973).

Ou plutôt jusqu'à maintenant. À peu près partout dans le monde, le spectre fasciste est de plus en plus menaçant, et la France ne fait pas exception. Le 21 avril 2021, dans un journal aux valeurs sinistrement actuelles, des militaires annonçaient vouloir un retour de l'honneur de nos gouvernants. Alors que la police est déjà largement impunie, même quand elle tue ce n'est pas encore assez à son goût. Les politicien·ne·s d'extrême-droite et dits de droite accourent en leur sens.

Mais il ne faudrait pas oublier celleux dits de gauche par certains. Il y a eu la participation le 19 mai 2021 à la manifestation policière proto-fasciste (Europe capitaliste pseudo-Écologie Les anti-Verts : Yannick Jadot ; Parti anti-Socialiste : Olivier Faure, Anne Hidalgo ; Parti Capitaliste Franchouillard : Fabien Roussel ; entre autres). Le 23 mars 2023, on a eu le droit à un agenouillement avec fleurs devant des flics (EELV : Marine Tondelier). Enfin, mentionnons la proposition toute fraiche de couper les réseaux ordinatiques dits sociaux quand il y a une révolte contre la police et son État (PCF : Fabien Roussel).

Nous devons être plus vigilant·e·s. La captation d'images à gogo doit entre autres cesser. Plus globalement, nous devons arrêter de nous auto-fliquer, par la téléphonie mobile, par le recours à la carte bancaire, par le logiciel privateur, en se livrant à Google, Facebook, Microsoft, Apple, etc. Et nous devons également cesser de produire et consever des éléments forts dispensables sur notre vie, fussent-ils chiffrés ou stockés localement ou être des méta-données qui peuvent paraitre anodines.

Mais plus que cela, nous avons besoin de compter les uns sur les autres, ne pas être seul·e. Il faut être prêt·e à se défendre collectivement contre les futures attaques sociales mais aussi malheureusement physiques et les dissuader autant que possible. Pour ce, organisons-nous et luttons. Et afin de le faire en masse, ce qui est une impérieuse nécessité, il va falloir savoir ranger au second plan nos étiquettes philosophiques et nos postures au profit de pratiques concrètes et de l'unité de classe.

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