Les JO 2024 en France, un sinistre projet
En 2024, aurait lieu en France
ce qu'il est convenu d'appeler
les Jeux Olympiques
ou JO.
Ce sera une grande compétition sportive inter-nationale.
Voila pour la belle façade.
Qui n'est certes pas fausse en soi.
Mais qui est loin de tout en dire.
Il faut en effet commencer par bien se rendre compte que ça ne se fait pas tout seul. Ça ne sera pas juste le fruit des sportifs et des commentateur·e·s. Côté humain, ce ne sont que la face visible de l'iceberg. Il y a tous les autres nécessaires, dont il n'est pas prévu qu'il soit dans la lumière.
Et pour cause. Il faut faire vite, à temps. Le calendrier est fixé et il ne faudrait pas en dévier. Il faudrait donc le respecter, quoi qu'il en coûte. Et tant qu'à faire, autant aussi que ça coûte le moins d'argent possible.
La France, ou plutôt l'État de la France,
et les autres parties organisatrices des JO 2024,
ou au moins une partie d'entre elles,
ne seront donc pas très regardantes
vis-à-vis des travailleur·e·s,
ou du moins ce n'est pas prévu
si ce n'est via une charte sociale
évidemment non-contraignante.
(et une action déterminée
pourrait boulevser le calme attendu).
Le droit du travail, ou plutôt ce qu'il en reste encore,
pourra donc être particulièrement bafoué.
Par grâce de l'État, cela pourra peut pour partie
être fait dans la légalité, dans sa légalité.
Il accorde en effet des exceptions à la baisse
pour ce qui est fait dans le cadre des JO 2024 !
Tant qu'il y est,
autant ne pas trop inspecter le travail,
ou plutôt juste pour la forme,
d'où l'embauche dédié à l'événement JO 2024
de non-inspecteur·e·s, puisque précaires,
donc particulièrement prompts à la docilité.
Et, évidemment, les nombreux personnes sans-papiers
employées pour faire le sale boulot,
il n'est pas prévu de leur donner des papiers,
afin de bien s'assruer qu'elles la ferment.
Les mutilations et les morts seront donc plus fréquentes. Ce n'est pas un accident, c'est organisé. Il y a donc tout lieu de parler de mutilations et de morts commis en bande organisée.
À ces gens qui gagnent de quoi survivre comme ils peuvent et qui sont sacrifiés sur l'hôtel de l'échéance et du profit, il y a aussi les bénévoles. Bah oui, ne pas payer du tout les travailleurs et travailleuses, voila qui est encore mieux. Soit du travail dissimulé. Au moins, les bénévoles devraient bien plus être à même de dire stop.
À ce bilan travailliste qui empeste la haine de la civilisation, se rajoute 3 autres. Il est maintenant de les aborder aussi.
La précarité organisée des petits mains et son absence de publicité se double d'une peur de l'insécurité. Les barbares, qui conduisent des travailleurs et travailleuses à la mutilation et à la mort, tiennent en revanche à la sécurité des consommateur·e·s. L'organisation sociale abjecte côté production et la prédation autoritaire du travail par une minorité ne sont évidemment pour rien dans l'insécurité, ou doivent par principe être évacuées de l'équation. La manière de prétendre assurer la sécurité est logiquement de tenter en bout de chaine d'empêcher les problèmes des consommateur·e·s. Puisque les droits humains ne sont pas vraiment une préoccupation, ça se fera par des lois liberticides et les dispositifs matériels qui vont avec (flics à gogo, caméras, restriction de circulation, expulsions des pauvres qui font pas beau, etc.). Les JO 2024 ont décidément une belle gueule.
Côté communication, modernité capitaliste oblige,
il faut que ça pète le neuf.
Donc de nouvelles infrastructures sont faites,
même si d'autres déjà existantes auraient pu convenir.
Il n'y a pas de zone à défendre pour le capitalisme,
que des zones à conquérir,
c'est-à-dire à mettre sous son joug.
Pardon, je dois être sous l'effet
d'une piqûre syndicaliste,
marxiste ou anarchiste,
allez savoir,
il modernise
Et puis, pour que le beau monde participe, il faut de la place, mais aussi de quoi venir, vite bien sûr. Pour faire un peu de place, après avoir artificialisé encore un peu plus les sols, on réquisitionnera donc des logements étudiants. L'avenir souhaité étant l'avenir de la bourgeoise, ça ne peut pas être celui de l'intelligence. N'ayant pas grand chose en tête, l'action suivante suffisant, elle obnubile, il faut donc vite la réaliser, quoi qu'il en coûte. Les faiseur·e·s de spectacle, ou plutôt une bonne partie, et nombre de celleux qui veulent y assister en direct viendront donc en avion. Et tant pis pour le bilan carbone. Les conditions futures de vie de l'humanité n'entrent pas dans l'équation, ni dans celle du petit cerveau préssé, ni dans celle du capitaliste enfermé dans ses intérêts bornés et malpropres.
Revenons maintenant à du social pur.
C'est que, sous l'appellation bon enfant de jeux
,
c'est une compétition inter-nationale.
Elle est certes purement symbolique,
mais cela n'empêche pas qu'elle ait des effets.
C'est à fortiori le cas quand il y a par ailleurs
une compétition matérielle exacerbée.
Et en l'occurrence, c'est la compétition économique,
qui, après la grande heure de la colonisation,
est envoyée à pleine puissance
avec le libre-échange et la libre circulation des capitaux
institutionnellement organisés (= ce n'est pas naturel).
À elle seule, elle ne peut certes rien.
Mais adossée à la dépendance économique
des individus à l'emploi,
elle peut s'avérer dévastratrice.
On ne le sait que trop,
socialement depuis longtemps,
et depuis quelques temps
on se rend de plus en plus compte
qu'écologiquement aussi.
Or voila, de purement symbolique, la compétition olympique glissera dans l'économique, car le symbolique s'entre dans les esprits. La compétition olympique par elle-même, bien plus que rapprochée les nations entre elles, elle les monte entre eux, à moins bien sûr qu'elle provoque que la partie des populations intéressées se ligue contre elle, et plus généralement son monde. La CO 2024 est donc fort propice au nationalisme, donc à la xénophobie et au ralliement inter-classiste. Pourtant, avec tout le CO2 qu'elle fera émettre, il y aurait bien besoin de l'exacte inverse.
Mais la CO 2024 ne se montrera pas d'elle-même sous ce visage. Elle se fait tout sourire et clignotante. Pourtant, sous cette façade, c'est de fait un projet anti-civilisationnel. Mais avoir exprimé tout ça, voila qui lui est intolérable. Bien sûr pas à elle propre, puisque ce n'est pas une personne individuelle ou morale, mais tou·te·s celleux qui la soutiennent ardemment. À l'occultation volontaire et organisée de l'entièreté du projet, se rajoute donc une volonté de rester dans le déni de sa réalité intégrale. Dire son côté pour le moins sinistre et volontairement occultée est fort susceptible d'être accueilli violemment ou d'être très vite expédiée en passant à autre chose. La CO 2024 n'est pas juste un projet anti-civilisationnel, c'est plus, c'est une haine de la civilisation. De ce fait, elle doit être combattue et devrait être immédiatement annulée.