Des propositions pour la vie numérique de l'ENSICAEN

Cette page regroupe mes idées pour l'amélioration de la vie numérique à l'ENSICAEN. Vous les trouverez peut être trop techniques et/ou longues, mais j'essaye de les faire comprendre au plus grand nombre. Au pire rien ne vous empêche de sauter une partie, elles sont indépendantes ou presque.

Je suis Nicola Spanti. J'ai commencé à écrire cette article en juin 2015, c'était pendant ma première année en spécialité informatique. En 2017, j'ai fini mes études à l'ENSICAEN, donc cet article ne sera probablement plus mis à jour.

Ce document est sous des licences libres. Cela signifie que vous pouvez donc le copier, le partager et le modifier, tant que vous respecter les clauses de "la" licence. Bien entendu, vous pouvez utiliser tout ou partie de ce document dans un cadre totalement extérieur à l'ENSICAEN.

Ce document est hébergé sur mon site web personnel. Il peut être amené à changer (clarification, ajout de nouvelles choses, etc.), sans qu'il soit possible d'accéder aux versions précédentes. D'ailleurs, n'hésitez pas à exprimer vos remarques.

La charte informatique

Une clause très dangereuse

L'accès par les utilisateurs aux informations et documents conservés sur les systèmes informatiques doit être limité à ceux qui leur sont propres, et ceux qui sont publics ou partagés. En particulier, il est interdit de consulter ou de conserver des informations privées détenues par un autre utilisateur même si celui-ci ne les aurait pas explicitement protégées.

Si l'accès à une information n'est pas protégé, l'information est publique. Comment est il possible de savoir qu'une information est privée si elle est publique et que sa consultation est interdite ? Quelqu'un qui a téléchargé des documents accessibles publiquement mais qui étaient censés être privées a des soucis judiciaires alors qu'il n'a pas signé un contrat ou une charte (je fais référence à l'affaire Bluetouff).
Cette clause peut donc permettre à n'importe qui de déclarer qu'une information était privée malgré qu'elle soit librement accessible et non chiffré (via la RFC 6996). Cette clause peut permettre à n'importe qui de faire un sorte qu'un autre ne respecte pas la charte et ait des ennuis à cause de cela. Cette clause, au vu de sa grande dangerosité, devrait donc être supprimée De plus, pour s'assurer que cette clause ne puisse plus être invoquée, l'ancienne charte devrait être jugée nulle et une nouvelle charte sans cette clause devrait être signée.

Points de détails mineurs

La "réponse" à ses problèmes

Ces problèmes ont été signalés à la scolarité qui a transféré le message aux responsables informatiques. Au moins, le responsable informatique en chef admet que la clause très dangereuse l'est. Néanmoins, il dit qu'il n'a pas le pouvoir de modifier la charte et ne semble pas avoir envie de faire le nécessaire pour que le ou les personne(s) qui ont le pouvoir de la changer le fasse(nt). D'après lui, la charte n'a peut être pas de valeur juridique et doit être considérée comme "un cadre de bonne conduite"… pour les très imprudents et inconscients qui l'ont signé il faut espérer.

Les logiciels

Les logiciels sont un des éléments essentiels de tout système informatique. En effet, ils permettent d'interagir avec la machine. Le choix des logiciels n'est pas neutre. Il est donc important de s'y attarder.

Les logiciels payants

Les logiciels payants posent plusieurs problèmes. Tout d'abord, ils coûtent de l'argent à l'établissement. Mais, ils coûtent également de l'argent aux étudiant·e·s voulant l'utiliser chez eux (le fait que certain·e·s étudiant·e·s téléchargent illégalement n'est pas une solution).
Il est donc important de limiter l'usage de logiciels payants. S'il existe des équivalents gratuits aussi bons, il faut les privilégier.
Par exemple dans la majorité des cas, Microsoft Office n'est pas nécessaire (il y a LibreOffice, Calligra, Abiword, Gnumeric…). Il en est de même avec Photoshop qui se remplace par GIMP ou Krita.

Les logiciels multiplateformes

Un logiciel multiplateforme est un logiciel fonctionnant sur plusieurs systèmes d'exploitation (tel que Windows, macOS ou GNU/Linux). Ceux-ci permettent à l'établissement d'être moins dépendant d'un système d'exploitation, et de son potentiel déclin (aussi populaire soit il à un moment donné). Ils permettent également aux étudiant·e·s d'avoir plus de probabilité d'y avoir accès sur les systèmes d'exploitation qu'illes utilisent à titre personnel. Il est donc bon de privilégier ce type de logiciel.

Les normes

Comme dans tout domaine, il existe des normes et standards (je confonds les 2 dans cet article). Ceux-ci permettent l'interopérabilité et l'indépendance.
Concrètement, n'êtes vous pas énervé quand un de vos appareils électroniques utilisent un port (dispositif permettant de connecter des périphériques) qui lui est spécifique ? Les câbles avec ce port ne sera utilisable qu'avec ce produit (notion d'interopérabilité) et vous serez dépendant du fabricant qui est le seul à savoir comment faire ce port. C'est par exemple le cas du port Lightning d'Apple, présent sur les iDevices (iPhone, iPad…).
Ce genre de problème ne se limite pas au matériel. Certains formats de données (manière d'enregistrer des données) sont normalisés et non soumis à des brevets, mais c'est loin d'être toujours le cas.
L'exemple le plus courant est celui des formats par défaut de Microsoft Office. Microsoft est la seule "personne" sachant comment ses formats fonctionnent. L'OOXML (format de Microsoft Office) ne peut pas être considérer sans ambiguïté comme une norme libre. Ainsi, des documents au format par défaut de Microsoft Office ne peuvent être garanti d'être bien lu que par Microsoft. Il arrive ainsi régulièrement que des documents sous ce format soient mal lues par des logiciels concurrents, comme LibreOffice. J'espère que vous aurez compris que cela ne vient pas des logiciels concurrents qui ne sont pas mal faits, mais qui ne savent pas exactement comment fonctionne ce format. Il serait donc bien de recommander l'usage de l'OpenDocument Format (lisible avec de nombreux logiciels : LibreOffice, Abiword, Calligra, etc.).
Pour l'anecdote, les polices de caractères (ou fonts) peuvent être soumis à des licences propriétaires, mais il en existe des libres. Plus généralement, l'usage de normes non soumises à des brevets et de logiciels les respectant devraient être privilégiées.

Les logiciels libres

Les logiciels propriétaires

Les logiciels libres s'opposent aux logiciels propriétaires. Wikipédia donne une bonne définition de ces derniers : Un logiciel propriétaire, ou logiciel privateur, est un logiciel dont la duplication, la modification ou l'usage est limité. Ceci se matérialise par des limitations légales, matérielles, ou logicielles dans l'utilisation, la diffusion, la modification, ou l'évolution. Les limitations légales, liées aux choix des ayants droit, sont souvent encadrées par un contrat de licence utilisateur final, nommé alors licence propriétaire. Leur application technique est souvent mise en œuvre par des composants logiciels nommés « gestion des droits numériques ». Les droits des utilisateurs de logiciels propriétaires sont souvent réduits à son exécution pour des usages donnés.

Mais c'est quoi ?

Une fois n'est coutume, je vais me baser sur la définition de Wikipédia.
Un logiciel libre est un logiciel dont l'utilisation, l'étude, la modification et la duplication en vue de sa diffusion sont permises, techniquement et légalement. Ceci afin de garantir certaines libertés induites, dont le contrôle du programme par l'utilisateur et la possibilité de partage entre individus.

Un logiciel est considéré comme libre, au sens le plus utilisé, s'il confère quatre libertés (numérotées de 0 à 3) à son utilisateur ou utilisatrice :

  1. la liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages ;
  2. la liberté d'étudier le fonctionnement du programme et de l'adapter à ses besoins ;
  3. la liberté de redistribuer des copies du programme (ce qui implique la possibilité aussi bien de donner que de vendre des copies) ;
  4. la liberté d'améliorer le programme et de distribuer ces améliorations au public, pour en faire profiter toute la communauté.

L'accès au code source est une condition d'exercice des libertés 1 et 3.
Ces libertés doivent être irrévocables. Chacun doit avoir la possibilité d'en jouir sans devoir prévenir un tiers. La redistribution du programme doit pouvoir se faire sous toute forme, notamment compilée, éventuellement à la condition de rendre disponible le code source correspondant. L'utilisateur ou utilisatrice doit pouvoir fusionner des logiciels libres dont il n'est pas lui-même l'auteur ou l'autrice. Il est toutefois accepté des restrictions mineures quant à la façon dont un logiciel modifié doit être présenté lorsqu'il est redistribué.

Le logiciel libre est souvent confondu à tort avec :

Faut-il favoriser les logiciels libres ?

Tout d'abord, ce qui convainc la majorité des gens est que la plupart est gratuit. De plus, le partage de copie du programme est permise sans aucune contrepartie. Dans le cas de l'école, cela évite que l'usage de l'informatique n'introduise une nouvelle forme de discrimination par l'argent.
Le second aspect est qu'ils respectent souvent des normes. Dans le cas contraire le code source peut permettre la compréhension du/des format(s)/protocole(s) utilisé(s).
Un atout supplémentaire est l'indépendance. En effet, même s'ils sont fait par des entreprises privées, la licence garantit que une tierce personne pourra reprendre le code source et le faire évoluer, sans l'accord de l'auteur original.
Le quatrième point positif est qu'ils sont souvent multiplateformes. Si ce n'est pas le cas, on peut les adapter pour une dite plateforme étant donné que le code est ouvert et modifiable techniquement et légalement.
Un autre avantage de l'accès au code source est que l'on peut comprendre comment fonctionne le logiciel. Cela est propice au savoir et à la curiosité, qui sont des éléments clés de l'éducation.
Il y a encore d'autres bénéfices, comme le disent l'AFUL ou la Free Software Foundation. De plus, l'article 123-4-1 (article 9) donne la priorité aux logiciels libres dans l'enseignement supérieur et à la recherche, ce qui se retrouve d'ailleurs dans la charte informatique de 2014. Il pourrait également être envisagé d'aller plus loin en supprimant tous les logiciels non libres.

Des exemples de logiciels libres

Le cas des systèmes d'exploitation

Un système d'exploitation est un ensemble de programmes qui contrôle l'utilisation des capacités d'un ordinateur par des applications.
La majorité des ordinateurs personnels de bureau ou PCs de bureau ont pour unique système d'exploitation Windows. Ce logiciel est la propriété exclusive d'une seule société américaine : Microsoft.
Il existe pourtant de nombreuses alternatives viables, libres et gratuites. Ces dernières ont tout ce qui fait un système moderne : une belle interface graphique et de nombreux logiciels. La majorité des concurrents sont basés sur GNU/Linux, ce qui assure une forte ressemblance entre la plupart des alternatives.
Malheureusement, certains logiciels ne sont pas multiplateforme et n'ont pas d'équivalent. Il est heureusement possible d'avoir plusieurs systèmes sur une même machine, sans manœuvre compliquée et sans que l'un ne ralentisse l'autre système.

Le financement des logiciels libres

La majorité des logiciels libres sont gratuits. Ils ne sont pas pour autant développés avec de la magie noir et ils ont donc aussi besoin de financement. Quand l'établissement achète une licence d'un logiciel privateur, il finance son développement. Si ce n'est pas déjà le cas, il devrait en être de même pour les logiciels libres bien qu'il n'y ait généralement aucune obligation.

Le partage des connaissances

Les cours

Les cours ne sont parfois pas accessible numériquement. Cela conduit à un partage des cours entre étudiant·e·s, avec de potentielles erreurs. Le cours ou des versions simplifiées de ceux-ci pourraient être partagé. De plus, cela éviterait d'écrire bêtement son cours, sans forcément essayer de comprendre le contenu du cours.

Tout comme il existe des logiciels libres, il existe des ressources libres (cours, exposés, images…). Ceux-ci permettent le libre partage et modification des cours, selon certaines conditions.
La série de licences la plus utilisée dans ce domaine est Creative Commons. Il faut toutefois faire attention à ne pas mélanger licence Creative Commons et libre.
Je pense qu'il serait bien que les cours soient sous des licences libres. Ceci permettrait le partage de ceux-ci et la modification de ceux-ci s'ils ne sont pas totalement à notre goût et que l'auteur original n'est pas d'accord pour modifier sa version. De plus, les cours pourraient bénéficier à des personnes qui ne seraient pas dans l'école, cela ferait la promotion de l'établissement et permettrait à ceux et celles qui ne peuvent pas étudier à l'ENSICAEN d'au moins avoir aux cours textuels. Étant donné que les enseignants sont payés avec de l'argent public, il me paraîtrait logique que les cours soient accessibles sous licence libre à tout un chacun.

Les sites collaboratifs

Il existe de nombreux sites web collaboratifs où tout le monde peut contribuer. Le plus connu est bien entendu l'encyclopédie Wikipédia.
Les étudiant·e·s sont de fervents utilisateurs et utilisatrices de ce genre de site web.
Certains enseignants recommandent de ne pas utiliser ce genre de sites. L'approche classique est de dire qu'il faut éduquer les étudiant·e·s à vérifier les sources, ce qui est vrai. Mais, il faut aussi éduquer les étudiant·e·s et les professeurs à contribuer à ces sites, si ces sites utilisent des licences libres (comme Wikipédia), car c'est ainsi que le savoir commun s'agrandit. Certes, n'importe qui peut écrire de fausses choses, mais n'importe qui peut aussi les corriger, étant donné qu'il y a plus de bonnes contributions que de mauvaises, la connaissance progresse (Wikipédia est encore un bon exemple).
De plus, de gros projets comme Wikipédia ont une hiérarchie et des contrôles. Une personne qui pollue l'encyclopédie peut être privée de la capacité de contribuer. Certaines pages sensibles ont des verrous particuliers, comme c'est le cas pour François Hollande.

Internet

Le site web

Le site web, Moodle, l'agenda de l'ENT et le webmail (l'interface web pour gérer ses emails) seraient plus agréable avec une interface adaptée aux petits écrans.

Le mot de passe

Le mot de passe ne peut pas avoir plus de 16 caractères et certains caractères sont interdits ! C'est une aberration en terme de sécurité, en effet ceci rend plus facile la recherche du mot de passe par force brute.

Espace Numérique de Travail

Les informations pour configurer un client email pourrait être dans le webmail et/ou sur la page de messagerie de l'ENT.

Promotion de logiciels privateurs

L'article 123-4-1 (article 9) et la charte de l'établissement disent qu'il faut privilégier les logiciels libres. Dans les faits, on peut constater que l'ENSICAEN promeut des logiciels non libres de Microsoft (avec DreamSpark et Campus Program) et de Apple (avec Apple On Campus). Il n'y a également rien à propos de l'enfermement propriétaire qu'engendre un certain nombre de logiciels et matériels de Microsoft et Apple, à cause d'une utilisation courante de formats et protocoles fermés, de brevets, ainsi que de restrictions (par exemple sur l'installation d'un autre système d'exploitation ou d'applications) qui empêchent ou ralentissent grandement la concurrence. D'une manière plus générale, on peut se demander pourquoi un établissement public dépense du temps et de l'argent public pour contribuer à l'enferment des citoyens et citoyennes par des entreprises lucratives.

Microsoft DreamSpark

Dans les conditions d'utilisation de ce programme DreamSpark, on peut lire : Vous vous engagez à utiliser les logiciels Microsoft dans un but exclusivement non commercial, et notamment à ne pas monnayer le produit du travail réalisé grâce aux logiciels téléchargés, ou à faire fructifier de quelque manière que ce soit l'utilisation de ces logiciels. Cela est une restriction importante, par exemple pour ceux et celles qui feront un stage dans une entreprise (donc dans un but commercial). Il pourrait être prévoyant de le préciser, étant donné le faible taux de lecture des conditions d'utilisation.

Les réseaux sociaux

Les réseaux sociaux sont fortement utilisés par les étudiant·e·s. Néanmoins, certains représentent des dangers. En effet, certain·e·s étudiant·e·s révèlent trop d'informations sur leur personne. Une étude a ainsi montré que "1 jeune sur 10 se serait vu refuser un emploi à cause de sa présence en ligne".
Certains réseaux sociaux sont centralisés et contrôlés par des entreprises privées (Facebook, Google+, Twitter, etc.). Mais il existe également des réseaux sociaux décentralisés basés sur des logiciels libres (Diaspora, GNU Social, Friendica, etc.), qui offre la possibilité d'héberger ses données sur son propre ordinateur. Les premiers sont bien entendu problématiques pour plusieurs raisons, par exemple : ils rendent dépendant d'une entité commerciale qui a pour but le bénéfice, ils utilisent la vie privée à des fins commerciales, ils investissent pour en savoir toujours plus sur leurs utilisateurs produits, ils enregistrent par défaut toute saisie sans validation, scannent des messages prétendus privés, se contentent de ne pas afficher les données qui devraient être supprimées, ils n'ont pas pour but de protéger la vie privée, ils peuvent changer la confidentialité des données à tout moment, leurs clauses d'utilisation sont très floues et longues, ils se servent de leurs utilisateurs en tant que cobayes, ils trient les informations d'une manière obscure (parfois dans un but commercial), ils militent contre la neutralité d'Internet, ils jouent le rôle de police privée en ne passant par un juge pour censurer selon leurs propres règles de ce qui est acceptable et/ou ils collaborent à la surveillance de masse.
Il serait donc bon de mettre plus en garde les étudiant·e·s sur les dangers et favoriser l'utilisation de réseaux sociaux décentralisés basés sur des logiciels libres. Si toutefois vous estimez que l'établissement a besoin d'être "présent" sur un réseau social problématique (comme Facebook ou Google+), vous pourriez prendre en compte les remarques faites par Richard Stallman.

Vie privée

Test de français avec orthodidacte.com

Au début de l'année scolaire 2014, tous les élèves en première année (étranger ou non) ont dû faire un test de français. Celui-ci s'est passé sur campus.orthodidacte.com.

Au moins le nom, le prénom, le login et le mot de passe ont été donnés à ce site web sans même l'avertissement des élèves ! Bien entendu, à la fin du test, le site web a également une évaluation du niveau en français de l'élève. Il est choquant qu'une organisation se permette de donner ainsi des données privées.

On peut se demander l'utilité d'un mot de passe s'il est donné à des tiers… De plus, tout système de gestion de mots de passe bien conçu n'enregistre le mot de passe en clair, mais enregistre une version hashée qui ne permet pas de retrouver le mot de passe original. Étant donné qu'il y a différent système de hashage et qu'une bonne pratique est d'utiliser un sel unique par utilisateur ou utilisatrice. On peut douter que orthodidacte.com est pris la peine de mimer la fonction de hashage de l'école, ce qui voudrait dire que l'école lui a donné des mots de passe en clair et que l'école ne hashe pas ses mots de passe (ce qui est pourtant un principe reconnu de sécurité).

Au moins de septembre 2014 à novembre 2014, on peut lire dans les mentions légales de orthodidacte.com que : Zeugmo s'engage à prendre toutes les précautions utiles pour préserver la sécurité des données, notamment pour éviter qu'elles ne soient déformées, endommagées ou que des tiers non autorisés y aient accès. L'Utilisateur du Site est informé que ses données pourront être transmises à des sociétés tierces. L'Utilisateur a le droit de s'opposer à ce que des données à caractère personnel le concernant fassent l'objet d'un traitement et à ce que ces données soient utilisées à des fins de prospection, notamment commerciale.
Il est clairement dit que orthodidacte.com pourra transmettre les données collectées à des sociétés tierces, dont le mot de passe ou l'évaluation de français (qui pourrait par exemple être revendu pour des recruteurs).

Carte RFID/NFC

Pour entrer dans certains bâtiments (comme le foyer des étudiant·e·s ou le bâtiment E), il faut une carte RFID/NFC. On pourrait penser que ce sont de simples clés sans-fil à très courte porté.
Néanmoins, avec un lecteur suffisamment puissant, il est possible de détecter ses cartes jusqu'à au moins 15 mètres. Ces cartes peuvent donc servir à déterminer en partie le nombre de personnes dans un lieu donné.
De plus, ces cartes n'ont pas été distribuées massivement d'une manière anonyme. On peut donc supposer qu'elles contiennent des informations sur la personne qui s'est vu donné la carte. Si cette hypothèse est vraie, cela permet un traquage nominatifs des individus qui peut se faire d'une manière très précise avec différents lecteurs de cartes puissants (par triangulation comme les opérateurs de téléphonie mobile peuvent le faire).

L'utilisation de ce genre de cartes à l'entrée d'un bâtiment peut paraitre légitime. Néanmoins, il faut noter qu'il est facilement contournable en attendant qu'une personne entre ou sorte d'un bâtiment.
Pour sortir de certains bâtiments (comme le E), il est également nécessaire d'utiliser sa carte. Le seul intérêt semble être de savoir le nombre de personnes qui sortent et si la carte n'est pas anonyme de savoir qui sort. Cette surveillance ne semble donc avoir aucune utilisation légitime.

Il semble malheureusement qu'il n'y a aucune information de l'administration à propos de la surveillance permise par ces cartes. Les gens conscient du problème peuvent néanmoins facilement déjoué ce potentiel système de surveillance en passant quand quelqu'un entre ou sort dans un bâtiment concerné, ou en entourant intégralement la carte de papier aluminium qui stoppe les ondes.

Carte de paiement du CROUS

Le CROUS propose une carte de paiement, du nom de izly. L'étudiant·e se voit proposer un moyen de paiement gratuit. Vu uniquement de cette manière, ça fait plus de choix, il n'y a donc aucune raison de se plaindre.

Mais izly, c'est quoi ? C'est un moyen de paiement par carte et par ordinateur de poche. En regardant le site web, on constate que ce n'est pas anonyme et que les données des transactions sont conservées, sinon il faudra expliquer en fonction de quoi proposer des bons de réduction et des points de fidélité. Quand izly évoque la sécurité, il se félicite qu'aucune donnée bancaire et personnel ne soit stockée sur les ordinateurs de poche des utilisateurs et utilisatrices. Les données sont donc stockés ailleurs. De plus, les créateurs et créatrices de ce service semblent trouver cela réjouissant et sécurisant que les utilisateurs et utilisatrices de son service lui délèguent la gestion de leurs données. Il faut ajouter à cela que l'article 27 des GCU dit clairement que les données personnelles "sont destinées, de même que celles qui seront recueillies ultérieurement, à S-MONEY, au Groupe BPCE, ainsi qu'à ses filiales directes et indirectes ou à ses partenaires commerciaux".

Regarder la liste des permissions demandées par l'application Android n'est pas rassurant (pour rappel c'est un logiciel de paiement). Par exemple, l'application a la possibilité de voir les contacts, d'avoir des données de localisation et de pouvoir prendre des photos et des films ! Bien entendu, la transparence et le contrôle par les utilisateurs et utilisatrices étant visiblement une mauvaise chose selon izly, l'application est propriétaire. Soucieux d'avoir à priori des utilisateurs et utilisatrices ne tenant pas à leur vie privée, l'application est disponible uniquement via Google pour Android. Microsoft et Apple ne sont pas mieux et leur amour pour l'informatique de confiance déloyale et la libre concurrence non faussée les a amené à ne pas permettre d'installer d'applications hors de leurs silos propriétaires, centralisés et surveillés.

En 2017, Rémy G. a étudié ce qu'envoyait l'application Android via le réseau. Au vu de ses trouvailles (qui confirment de mauvaises choses que l'on pouvait soupçonner), Le Monde a enquêté et d'autres médias (comme Numerama) ont repris la nouvelle.

En attendant qu'une solution numérique respectueuse de la liberté et de la vie privée (comme Bitcoin + Tor) soit acceptée par le CROUS, les espèces ont encore de l'avenir. Mais il y a visiblement une volonté d'inciter à l'abandon du paiement anonyme. En effet, la carte de paiement du CROUS n'est pas traité comme les espèces : il y a un comptoir pour les espèces et tous les autres sont dédiés exclusivement à un moyen de paiement non anonyme. Il n'y a pas pourtant aucune contrainte technique à accepter plusieurs moyens de paiement à un même comptoir.

La fin des espèces au CROUS

Le 20 octobre 2017, j'ai reçu l'email suivant. J'ai fini mes études en 2017, mais ma boite email (fourni par l'ENSICAEN) ne sera supprimée que l'année prochaine. J'ai supprimé les emphases.

Le CROUS de Caen Normandie nous informe qu'à compter du 6 novembre prochain, Izly deviendra le moyen privilégié de paiement en restauration universitaire. Ce passage au tout monétique répond à une volonté de fluidifier les passages aux caisses et de sécuriser les transactions en limitant la manipulation de monnaie. Néanmoins votre attention est attirée sur deux changements importants :

Merci de l'attention que vous porterez à cette information (pour plus de détails, vous pouvez consulter le site du CROUS via ce lien).

Si cela est effectivement mis en place et perdure, il ne reste plus qu'à boycotter cette institution, qui se fout de la vie privée. En effet, izly est avide de données personnelles et le système des cartes bancaires enregistrent aussi les transactions des payeurs et payeuses. Il n'y aucune bonne raison pour enregistrer qui, quand et où mangent les individus, à part si on veut tenter de maximiser les profits et/ou faire une société autoritaire (le livre 1984 de Georges Orwell n'a pas été pensé comme un guide à suivre par son auteur, c'est tout l'inverse). Il ne faut pas oublier que ces informations peuvent être croisées avec un système centralisé pour en déduire qui mange avec qui, à quelle fréquence, quand, etc. De plus, d'une manière plus générale, la monétique bancaire telle qu'elle est majoritairement pratiquée en 2017 pose d'autres sérieux problèmes. Bien que cela soit un cas fort peu commun dans la population étudiante, ce système est probablement incompatible avec les interdits banquaires, ce qui est une discrimination (négative) qui va encore leur compliquer la vie.

En 2017, il y a le centrale commerciale "Côte de Nacre" (avec un Carrefour) qui permet de s'alimenter d'une manière variée et peu cher si besoin, tout en étant en face du site A de l'ENSICAEN et près du site B. Vous pouvez aussi bien entendu emmener des aliments pour le midi, mais cela demande de la préparation (notamment si vous voulez vous faire des plats). Il pourrait être pertinent de faire un club (au sein du BDE, du BDH, ou d'un autre bureau) qui fasse à manger le midi et accepte les espèces, et il serait judicieux de servir de la nourriture vegan pour qu'un maximum de personnes veuille bien venir y manger et ne pas faire souffrir les animaux non-humains (puisque ce n'est pas nécessaire et cela pourrait coûter moins cher).

Il se pourrait que refuser les espèces soit illégal (pour les petits montants que représentent un repas). SL Caen fait remarquer que l'article L121-11 du code de la consommation indique qu'il est interdit de subordonner la prestation d'un service à celle d'un autre service ou à l'achat d'un produit dès lors que cette subordination constitue une pratique commerciale déloyale et l'article R642-3 du code pénal affirme que Le fait de refuser de recevoir des pièces de monnaie ou des billets de banque ayant cours légal en France selon la valeur pour laquelle ils ont cours est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la 2e classe. Cela pourrait être fait remarquer au CROUS pour qu'il accepte à nouveau les espèces. S'il s'obstine dans sa politique anti-espèces, une action judiciaire pourrait être envisagée à son encontre (à condition d'avoir la motivation pour, les moyens financiers, le temps, etc.).

Charte graphique

Il existe des modèles de la charte graphique utilisable par des logiciels libres et libres de droits au moins pour LaTeX, ce qui est une bonne chose. Les personnes voulant utiliser des logiciels libres sont néanmois désavantagées, il ne semble en effet avoir aucun modèle sous un format libre pour les présentations et les tableaux. Malheureusement, la charte spécifie la police Calibri de Microsoft qui n'est pas libre (mais qui parait accessible sans contrat pour les systèmes d'exploitation non Microsoft). Pour LaTeX, la distribution MiKTeX est utilisée, elle est certes libre, mais n'est disponible que sous Windows (qui est non libre), heureusement le modèle devrait aussi fonctionner sur une distribution d'un système d'exploitation libre (peut être avec quelques modifications).

Le français

Le novlangue

C'est quoi le novlangue ?

Le novlangue est la langue officielle d'Océania, inventée par George Orwell pour son roman 1984. Le principe est simple : plus on diminue le nombre de mots d'une langue et plus on fusionne les mots entre eux, plus on diminue le nombre de concepts avec lesquels les gens peuvent réfléchir en éliminant les finesses du langage, plus on rend les gens incapables de réfléchir, et plus ils raisonnent à l'affect. La mauvaise maîtrise de la langue rend ainsi les gens stupides et manipulables par les instruments de propagande massifs.

L'école utilise cette "langue" !

Sur le campus 2, à l'entrée du bâtiment B, on peut lire cette phrase POUR VOTRE SECURITE CET ÉTABLISSEMENT EST PLACE SOUS VIDEOPROTECTION PERMANANTE (vérifié pour la dernière fois en octobre 2014). C'est un mensonge. En effet, une caméra électronique ne peut détecter d'une manière sure s'il y a un problème et encore moins s'interposer si elle avait connaissance d'un problème. Le terme "vidéosurveillance" n'est lui pas trompeur et devrait donc être utilisé.

Une vraie vidéoprotection se serait : (caméra) 'Un loubard est en train de taper un pauvre type. Prends ça !' (victime) 'Merci la vidéoprotection.' En réalité, il s'agit bien de vidéosurveillance qui vous surveille mais ne peut pas vous protéger. (caméra) 'Un loubard est en train de taper un pauvre type.' (policier après l'acte) 'Votre agresseur était cagoulé, mais la vidéo confirme que vous avez été agressé.'
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