Optimiser une vidéo en gardant une bonne qualité ?

The Shift Project (qui a été créé en France malgré son nom) promeut une réduction de l'impact écologique de l'informatique. En ce sens, il y a eu paru pertinent de publier un guide nommé "Comment réduire en 5 minutes le poids d'une vidéo tout en gardant une bonne qualité ?" (conçu par Gauthier Roussilhe). Cela se comprend tout à fait, puisqu'au moment de cette publication, c'est-à-dire en 2019, on peut trouver que l'organisation est une grosse utilisatrice d'outils informatiques de diffusion, de par la fréquence de ses publications via ce médium et de par l'usage d'outils peu sobres, dont notamment Facebook et Twitter (qui sont fait plus dans le but de capter l'attention et de la vendre, en vue généralement d'engendrer de la sur-consommation, que d'informer qui n'est qu'un moyen), en plus d'un site web sous WordPress (qui est certes "optimisé" mais lourd), mais aussi la plateforme vidéo de Google, à savoir YouTube, qui est pour le moins abondamment utilisé. Dans le petit guide mentionné, on propose entre autres d'utiliser le logiciel libre HandBrake, d'encoder en H264 (qui pose des problèmes de brevets) et que la vidéo soit de 1280 par 720 pixels (!). Est-ce vraiment une bonne chose d'un point de vue écologique (et ce même si on considérait une plus faible résolution) ?

Cela reste de l'économie de bout de chandelle. Certes une rapide "étude" en arrive à la conclusion que la méthode permet de réduire en moyenne de 75% la taille d'une vidéo, ce qui est très clairement significatif, mais cela touche le transfert sur le réseau et le décodage, or il y a le reste, dont l'écran allumé et la fabrication (qui n'est absolument pas négligeable, comme l'a notamment souligné l'organisation proche Carbone 4 dans "La Lettre du Carbone N°2", car une critique écologiste de l'informatique ne doit pas manquer qu'il n'y a pas que l'usage). On peut craindre que ça conforte les gens dans la vidéo, alors qu'il faut avant tout massivement en réduire l'usage (moins de micro-informations tel que "l'information en continu" en est l'apothéose, fin à terme de la télévision, limitation progressive et drastique de la vitesse d'accès à Internet pour étouffer l'intérêt, et médiums plus légers comme l'audio ou mieux le texte), et mutualiser l'usage restant (consultation partagée). Certes ça finit par affirmer qu'il faut commencer par se poser la question de l'utilité, mais pourquoi ne pas étendre plus ce point et en tirer quelques conclusions et se les appliquer ? C'est évidemment plus facile de se contenter d'optimiser, mais cela a bien moins de potentiel que de remettre en cause et peut parfois causer de l'effet rebond qui produit le paradoxe de Jevons. Il faut en revanche garder en tête que l'on ait pris dans un système et que les actions individuelles seules ne seront pas suffisantes, à moins d'aller très loin, et la ZAD sauvera le monde… ou pas, car il n'est pour le moins pas sûr que la très vaste majorité suive, d'où l'importance de remettre en cause le système, bien que ce ne sera pas non plus suffisant.