Pour le climat, organisons-nous et luttons !
Il faut lutter contre le changement climatique, c'est communément admis. Celui en cours est provoqué par l'activité humaine, aussi on le sait et reconnait. C'est à cause de nos rejets massifs de gaz à effet de serre. Il faut donc les réduire. Jusque là rien de nouveau. Mais pour s'atteler à la tâche, il faut commencer par en connaitre son ampleur. Ensuite il faut une méthode réaliste pour la réaliser. Enfin il faut veiller à ne pas tout lui sacrifier, le social aussi ça compte en lui-même et c'est crucial à prendre en compte pour l'acceptation de la transition écologique. Allons-y dans l'ordre.
À quel point s'attaquer sérieusement au changement climatique
demanderait des efforts ?
D'après le Programme des Nations Unies pour l'Environnement,
il faut réduire les émissions mondiales
de 7,6 % par an au cours de la prochaine décennie
pour atteindre l'objectif de 1,5°C
(unfccc.int, 26 novembre 2019).
Ok, et, pour aider à se figurer,
quel serait la réduction totale après 10 ans ?
Le calcul n'est pas trop compliqué :
(100% - 7,6%)10 ≈ 45%.
Ah oui, tout de même, diviser par 2 !
Et c'est à l'échelle mondiale,
donc les pays les plus émetteurs
par les modes de vie de leurs habitant·e·s
(en prenant donc aussi en compte
les émissions liées aux importations)
devraient réduire plus que les autres,
car c'est plus "facile" pour eux
et que les pays les moins émetteurs
ne peuvent pas se le permettre,
même de -0,5%.
De plus, bien que le changement climatique
soit un sujet écologique cardinal
et que l'impact de l'augmentation
soit non-linéaire mais plutôt de l'ordre de l'exponentiel,
rappelons qu'il n'est néanmoins loin d'être le seul,
mais que toutefois le prendre par les cornes
est fort susceptible d'influer positivement
sur les autres aspects écologiques
(sixième extinction de masse, pollution de l'eau,
destruction des forêts, dégradation des sols,
pollution plastique, etc.).
Mais heureusement, nous sommes bien engagés
sur la voie des énergies bas carbone,
et de plus en plus, n'est-ce pas ?
Regardons donc l'évolution
des sources d'énergies primaires de 1973 à 2017
(Key world energy statistics 2019,
International Energy Agency,
page 6) :
le pétrole est passé de 46,3% à 32,0%,
le charbon de 24,5% à 27,1%,
le gaz naturel de 16,0% à 22,2%,
les agrocarburants et les déchets de 10,4% à 9,5%,
le nucléaire de 0,9% à 4,9%,
l'hydraulique de 1,8% à 2,5%,
et le reste de 0,1% à 1,8%,
ce qui comprend
la géothermie, le solaire, l'éolien,
les vagues, la chaleur et d'autres sources
.
Entre temps, la consommation d'énergie primaire a doublé
(passage de 6 097 Mtoe à 13 972 Mtoe).
Et comme on peut le constater,
ce qui nous est usuellement présenté comme le Graal,
le solaire et l'éolien, font moins de 2%
en étant regroupé avec d'autres trucs,
et ont l'inconvénient d'être intermittents.
Pour ce qui est du dihydrogène,
son usage est véridiquement propre,
mais il n'y en a pas de source abondante et facile d'accès,
il faut donc le produire via des sources primaires,
et c'est pourquoi c'est un vecteur énergétique,
comme l'électricité.
Et la seule méthode éventuellement peu carbonée d'en obtenir
est par électrolyse de l'eau,
mais pour ça il faut de l'électricité elle-même peu carbonée,
et pour couronner le tout c'est fort peu rentable
(actuellement en tout cas),
donc une part écrasante du dihydrogène produit
l'est d'une façon fort carbonée.
À part si une technologie ou un ensemble technologique arrivait à réduire drastiquement les émissions et qu'elle ou il était rapidement déployable à grande échelle, soit tout de même 2 miracles combinés, le business-as-usual capitaliste ne nous sauvera donc pas, loin de là, Des changements drastiques et rapides sont nécessaires. Or qui s'y oppose ? qui n'y a notoirement pas intérêt à court-terme ? qui s'aveugle par ses intérêts bornés et malpropres et est prêt à se battre avec rage pour ceux-ci ? C'est avant tout la bourgeoisie, la classe sociale détentrice des moyens de production, et ayant pour fétiche la propriété privée et son "marché libre", et faisant régner sa dictature dans la production et la distribution au lieu de la souhaitable démocratie des travailleurs et travailleuses associé·e·s et de l'accès pour tou·te·s au nécessaire à une vie décente.
On le voit : elle détruit nos corps et la viabilité de la planète pour l'humain. D'ailleurs, notons qu'en faisant stresser les animaux non-humains et en les faisant se déplacer bien plus que d'habitude pour survivre, par de multiples causes (déforestation, changement climatique, etc.), le Capital, saisi autant comme logique sociale que comme groupe d'intérêt, favorise l'advenu des pandémies. Le problème n'est donc pas l'Anthropocène mais le Capitalocène. Ce n'est pas l'humain le problème, comme nous le rappelle les Amish, mais le capitalisme et la classe dominante en son sein.
Elle ne lâchera rien d'elle-même, si ce n'est des broutilles et du green washing. Il faut la combattre, fermement, et finir par la supplanter. Mais avant ce moment difficile, mais glorieux, il faut aussi se battre pour vivre dans le capitalisme et pas juste y survivre, également moyen de préparation et de formation à la grande lutte et la fondation d'une société authentiquement socialiste. Pour tout cela (s'entraider pour le maintenant, l'urgence écologique chronique et la fondation de la démocratie sociale), quoi de mieux que le syndicalisme révolutionnaire ?
Revendications écologiques immédiates
Alimentation
- Haussement progressif des normes environnementales (pour la production interne comme externe importée) pour atteindre le 100% "biologique" en 8 ans
- Instauration de quotas de production et d'importations de produits animaux
- Obligation de dons gratuits des invendus (encore consommables ou utilisables pour le compost) et interdiction de les saboter sous peine le cas échéant de fermeture et d'expropriation
- Pour chaque ensemble géographique de 100 personnes, et sur demande à la municipalité, fourniture gratuite d'un composteur collectif
- Pour toute nouvelle plantation d'arbres, les institutions étatiques et para-étatiques doivent en planter au moins 90% produisant de la nourriture, et chaque arbre mort ou éliminé doit être remplacé
- Pour toutes les cantines, obligation d'au moins un repas végétalien par semaine avec des végétaux pas ou peu transformés
Énergie
- Interdiction des vols internes
- Interdiction de la construction et l'agrandissement d'aéroport et de parking de plus de 200m2
- Re-maillage de tout le territoire terrestre par le réseau ferroviaire
- Interdiction de chauffage des lieux de production et consommation à plus de 15°C
- Baisse de la vitesse maximale de 5km/h par an jusqu'à 50km/h (pour tous types de véhicules, hors urgences de santé)
- Suppression du tarif à l'activité pour les hopitaux, meilleure répartition de ceux-ci sur le territoire, et allocation d'un fond à la prévention au détriment du parc de machines et de l'innovation "high-tech"
- Taxation forte des logements vides depuis 1 an ou plus et réquisitions de ceux-ci sans dédommagement s'il y a un besoin social
- Interdiction d'avoir plus de 20% des marchandises dans des réfrigérateurs et congélateurs et ensuite baisse de 2% par an de ce taux
- Incitation et facilitation du séchage extérieur et illégalité de fournir un appareil de séchage interne par logement
- Obligation pour tout parking nouveau ou ré-aménagé et pouvant accueillir voitures et/ou motos d'avoir au moins autant de places pour les vélos
- Arrêt de tous les programmes spatiaux
- Suppression intégrale des courses automobiles et de la diffusion de celles-ci
Déchets
- Interdiction des emballages plastiques pour à minima l'alimentation
- Obligation d'acceptation de tous les emballages vendus et de la propagande commerciale distribuée
- Pour les produits alimentaires, hormis cas spéciaux, au moins 20% doivent être sans emballage et sans gommette ou avec consigne géré par le vendeur, et augmentation à l'avenir de ce taux
- Limitation à une seule couleur pour l'écriture et la stylisation des emballages
- Dans la restauration, interdiction des emballages et ustensiles dont la capacité moyenne d'utilisation est inférieure à 50
Électronique
- Élévation de la garantie légale minimum à 5 ans pour tous les appareils et supports et leurs sous-composants, puis passage à 7 ans dans 3 ans
- Sur demande, pour tout produit acheté, obligation de fourniture gratuite de manuel de réparation et du code source des éventuels pilotes sous licence(s) libre(s)
- Séparation stricte de la vente du matériel et du logiciel
- Limitation des écrans au 1080p (1920×1080 pixels) et au 720p (1280×720 pixels) en-dessous de 12 pouces
- Hormis nécessité impérieuse pour le produit, l'électronique des véhicules doit être facultatif et représenté un surcoût égal ou supérieur à son prix de revient
Télécommunications
- Fixation d'un débit Internet maximal à 40 Mbits/s (2 fois l'ADSL) pour les particuliers
- Arrêt de la téléphonie 5G et réflexion sur la pertinence de la 4G
- Limitation de la résolution vidéo à au plus 720p (1280×720 pixels)
Propagande commerciale
- Interdiction des publicités vidéos
- Interdiction des panneaux publicitaires éclairés
- Non-subventionnement des médias dont la publicité représente 10% ou plus des revenus (hors aides) ou 5% de la surface (hors marges)
Démographie
Dans les pays fort natalistes et partout :
- Aide à l'éducation des jeunes filles et femmes et incitation à la légalisation et l'accès à la contraception et à l'IVG
- Aide à la mise en place de système sociaux (pour ne pas avoir à se reposer sur la famille)