La traditionnelle merguez de la CGT : sa retraite se fait attendre aussi…

En 2023, le gouvernement d'Emmanuel Macron de la république bourgeoise de France lance un projet de contre-réforme des retraites. Il s'ensuit un affrontement social, notamment avec les confédérations syndicales. Parmi celles-ci, il y a l'historique CGT (Confédération Générale du Travail). Et ce n'est pour le moins pas la plus insignifiante, autant par son nombre indirect d'adhérant·e·s (les individus n'adhérant pas à la CGT, mais à des syndicats qui y sont confédérés) que par sa combativité (ce n'est pas la CFDT), mais aussi son histoire (pensons notamment à la Charte d'Amiens de 1906). Le contexte est planté, passons maintenant à la discorde.

Il y a une tradition alimentaire de la CGT : la merguez. C'est une sorte de tube faite de cadavre(s). Pardon, on me dit qu'elle serait faite de viande… Il ne faudrait en effet pas bousculer les camarades. Et c'est là que le désaccord commence.

Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, les camarades auraient normalement jugé audieux de traiter les femmes de bouts de viande. Ce ne sont pas des choses inanimées et il est cruel de les réduire à cet état. C'est que la viande n'a pas toujours été de la viande. Avant c'était un être sentient, pouvant ressentir souffrance et plaisir, mais aussi aspirant à continuer de vivre et bien. Cela s'applique aux hommes et aux femmes, mais ça ne s'y limite pas pour autant.

Les animaux non-humains, ou au moins une partie d'entre eux (dont les lapins, les volailles, les chiens, les chats, les cochons, les moutons, les bovins et les équidés, mais aussi les poissons et poulpes), sont également des êtres sentients. Ils aspirent à ne pas souffrir et à ne pas être tués. Ils ont des intérêts matériels et moraux. Mais la classe humaine les exploite et oppresse.

Pourtant un humain n'a pas besoin de consommer le moindre produit animal pour vivre en bonne santé. On peut alimentairement avoir tous les nutriments essentiels sans l'exploitation et la mise à mort des animaux non-humains, y compris la vitamine B12 (ou cobalamine) qui est produite par des micro-organismes et que que l'on sait produire sans hôte animal. L'exploitation et la mise à mort des animaux non-humains n'est pas plus nécessaire pour s'habiller, pour décorer, pour se divertir, pour avoir de la compagnie, etc.

Les syndicalistes de classe sont contre toutes les formes d'exploitation et d'oppression, tant matérielles que morales, mises en œuvre par la classe capitaliste contre la classe ouvrière (CGT, Charte d'Amiens, 1906). Illes seraient, à raison, horrifié·e·s qu'on vende ou propose gratuitement de la chair humaine ou un produit d'un organe reproductif humain. La tradition ou le fait d'être en forme pour une lutte seraient vivement balayés comme arguments odieux. Il en serait de même avec l'esclavage au nom du divertissement ou du besoin de compagnie. Etc.

Mais exploiter et tuer des êtres sentients non-humains pour avoir des merguez non-nécessaires est une tradition encore pratiquée. On ne peut même pas dire qu'elle soit combattue, ou d'une manière tout à fait anecdotique. Le rejet de l'exploitation et l'oppression s'arrête arbitrairement à l'espèce. Le suprémacisme masculin n'est pas justifiée, le suprémacisme blanc ne l'est pas non plus, et il en est de même du suprémacisme humain. Alors mettons à la retraite la merguez et plus généralement devenons véganistes.

Et cela ne relève pas du choix personnel. C'est un impératif moral. Comme une femme et un noir, un animal non-humain n'est pas quelque chose, puisque c'est au contraire quelqu'un. Mon corps, mon choix, pour tou·te·s !

La source d'inspiration

  1. Traditionnelle merguez de la CGT pour ma part, histoire de reprendre des forces. (MarxFanAccount / Vilan Syndicaliste)
  2. Résister sans oppresser c'est possible aussi. Par exemple en évitant de promouvoir la consommation de la chair d'individus qui sont 3 millions à être abattus chaque jour en France, pour rien de nécessaire et au prix d'une contribution désastreuse au changement climatique. (FlorenceDell / Florence Dellerie)
  3. J'en étais sûr que quelqu'un allait venir commenter ça Je respecte de ouf les végans et leur combat, et je pense qu'ils ont raison, mais les gens comme toi vous êtes des forceurs. (jeunecingle / Bogoss)
  4. Plutôt forcer avec un tweet [court message sur Twitter] que forcer des individus sentients à être exploités, abattus et ingérés. Chacun·e ses priorités. (FlorenceDell / Florence Dellerie)
  5. Oui, c'est franchement pénible de devoir continuer de répéter cette triste réalité aux camarades de gauche ! Merci Florence, et à tou·te·s les autres de rappeler que nous devons évoluer vers une prise en compte des intérêts de tous les individus opprimés ! (JaccazJoseph / Joseph)

Ces citations proviennent de Twitter, une énorme plateforme ordinatique qui est privatrice et centralisée. Elles sont datés du 16 mars 2023. Elles ont motivé à l'écriture de ce court article.

Ressources sur le véganisme

Théorie

  1. Le véganisme sans les droits des animaux (Gary Francione et Anna Charlton, vegan.fr, 2015)
  2. Petit traité de véganisme (Gary Francione et Anna Charlton, éditions L'Âge d'Homme, 2015)
  3. Introduction aux droits des animaux (Gary Francione, éditions L'Âge d'Homme, 2015)
  4. La politique sexuelle de la viande (Carol J. Adams, éditions L'Âge d'Homme, 2016)

Pratique

  1. www.vivelab12.fr (site web dédié à cette précieuse vitamine à ne surtout pas négligier)
  2. jemangevegetal.fr (site web synthétique et sérieux sur la nutrition végétalienne)
  3. HowDoIGoVegan.com (site web en anglais pour aider à devenir végan·e)