Du syndicalisme autogestionnaire et globaliste, qu'est-ce que cela peut être très rapidement ?
En une phrase, c'est du syndicalisme autogestionnaire pour l'émancipation sociale internationale et l'écologie.
L'objectif premier est la défense des travailleurs et travailleuses et l'extension de leurs droits. Mais le syndicalisme doit être plus que cela, il n'est pas une fin en soi, c'est un outil, un moyen pour entre autres :
- Avoir conscience de notre force collective
- Que la base ait autant la parole et le pouvoir que possible
- Encourager l'autogestion (c'est-à-dire la gestion par la base), l'entraide et le partage
- Éduquer pour émanciper et changer le monde
- Contribuer à créer une société écologique
- Prendre part aux luttes féministes, LGBTQ+ (lesbienne, gay, bisexuel·le, transgenre, queer, etc.), anti-racistes, anti-xénophobies, etc.
- Fonder une société de liberté, d'égalité et de fraternité, dans le droit et surtout dans les faits
- Répandre nos valeurs et principes partout dans le monde (car il y a une visé internationaliste)
De plus, il y a un refus du corporatisme et la volonté de s'intéresser à l'ensemble de la société (dans le monde du travail mais pas exclusivement). C'est pourquoi l'inter-professionnalisme est privilégié, car chaque activité s'inscrit dans un système et elles sont interconnectées. Dans le même esprit, la répartition des tâches est perçue dans une certaine mesure comme bonne, et ce y compris pour des tâches de différents types, pour que chacun et chacune ne s'enferme pas dans un petit monde, puisse diversifier sa vie et comprendre adéquatement l'autre, ainsi qu'éviter un accaparement de pouvoir par des expert·e·s.
L'auto-gestion organisée implique la démocratie directe. Comme symbolique, on peut par exemple utiliser un chat noir non-domestiqué dans un cercle : le cercle pour l'ordre et l'égalité, mais en préservant la liberté et en désobéissant si le besoin se fait sentir, d'où le chat non-domestiqué. Au sein de l'organisation, et dans le futur absolument partout il faut l'espérer et faire en sorte que, c'est la base qui fait directement. Pour déléguer, est utilisé le mandat impératif (tâche stricte et clairement délimitée, restriction dans le temps, transparence et révocabilité) et ce en faisant tourner les mandats autant que possible (et bien sûr en s'efforçant que chacun et chacune puisse aisément reprendre n'importe lequel). C'est pourquoi les élections dites représentatives sont considérées comme mauvaises (bien que ce soit évidemment bien mieux qu'une chefferie auto-proclamée), néanmoins on peut tout de même potentiellement envisager d'y participer parfois dans un ou des buts précis (comme tenter d'obtenir la représentativité légale).
La liberté, c'est la base. L'égalité est un très bon moyen. La fraternité générale, voila quel est le but.
Quelques écrits en rapport avec le sujet
- Proposition courte pour une organisation à grande échelle en minimisant l'inégalité de pouvoir (Nicola Spanti, 2019)
- La CNT, c'est quoi ? en 4 pages (UD CNT 31, 2020)
- Les buts succinctement présentés d'un syndicalisme révolutionnaire (originellement par la CNT-Vignoles, modifié par Nicola Spanti, 2019)
- Pour l'anarcho-syndicalisme (Guillaume Goutte, nada éditions, 2016)
- Théorie et pratique de l'anarchosyndicalisme (Rudolf Rocker, éditions Aden, 2011)
- Une Révolution pour horizon (José Peirats, éditions CNT-RP et Libertalia, 2016)
- Un projet de société communiste libertaire (éditions d'Alternative Libertaire qui, après fusion avec la Coordination des Groupes Anarchistes, est devenu l'Union Communiste Libertaire)
- Anarcho-syndicalisme et anarchisme (Atelier de Création Libertaire, 1994)
Annexe : le symbole du chat noir hérissé dans un cercle
Cette symbolique est notamment utilisé
pour l'anarcho-syndicalisme,
dont par exemple la CNT-Vignoles
(aussi dite CNT-F)
se revendique avec le syndicalisme révolutionnaire.
Le chat est utilisé comme symbole contraire du chien,
défenseur de l'ordre, au sens là du statut quo.
Et ce d'autant plus puisque ce n'est pas un chat domestique,
d'où le fait qu'il soit représenté maigre et efflanqué.
De plus, c'est un chat combattif,
son poil est hérissé et il hurle.
Pour conclure là-dessus, on reprend volontier Hêla Jalel :
L'Anarchat se réfère ainsi au Mal, au Malin, au Diable,
mais c'est pour mieux montrer
qu'il se place du côté d'un monde à l'envers, prohibé,
contraire à l'ordre social du monde
à l'endroit des inégalités sociales qui, de fait, est
le vrai monde à l'envers qu'il faut absolument renverser
pour instaurer la liberté et la coopération égalitaire.